Les humeurs de Let, sur la presse et en marketing ... depuis ma salle de bain.
L'association qui rassemble les dirigeants des universités et des établissement d'enseignement supérieur et de recherche, s''est fendu d'un communiqué de presse en réactions aux propos et au dessein de la ministre Frédérique Vidal ; des propos tenus sur la chaîne C-News le 14 février.
La ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, par ailleurs ex présidente d'université, a annoncé qu'elle allait demander, " notamment eu CNRS " de mener une enquête sur " l'ensemble des courants de recherche" au sujet de l'islamo-gauchisme à l'université, de " manière à ce qu'on puisse distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l'opinion ", rapporte le communiqué de la Conférence des présidents des universités (CPU). Les présidents d'université y voit un soupçon de populisme. " L’islamo-gauchisme » n’est pas un concept. C’est une pseudo-notion dont on chercherait en vain un commencement de définition scientifique, et qu’il conviendrait de laisser, sinon aux animateurs de Cnews, plus largement, à l’extrême droite qui l’a popularisé. Utiliser leurs mots, c’est faire le lit des traditionnels procureurs prompts à condamner par principe les universitaires et les universités ", a réagi la CPU.
En outre, l'association universitaire s'étonne de l'instrumentalisation du CNRS par la ministre au regard des propos tenus lors de ce passage en TV. " Les missions [du CNRS] ne sont en aucun cas de produire des évaluations du travail des enseignants-chercheurs, ou encore d’éclaircir ce qui relève ' du militantisme ou de l’opinion'", s'agace la CPU qui réclame urgemment des clarifications sur l'enquête qu'elle entend faire mener par le CNRS : " tant sur les fondements idéologiques d’une telle enquête, que sur la forme, qui oppose CNRS et universités alors que la recherche est menée conjointement sur nos campus par les chercheurs et les enseignants-chercheurs ".
Les universitaires enfoncent ironiquement un peu plus le clou sur la différence qui existe entre science et politique. " Si le gouvernement a besoin d’analyses, de contradictions, de discours scientifiques étayés pour l’aider à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce, les universités se tiennent à sa disposition. Le débat politique n’est par principe pas un débat scientifique : il ne doit pas pour autant conduire à raconter n’importe quoi ", conclut le communiqué de la CPU.
Aussi bien le communiqué des exécutifs des universités que les propos ministériels font réagir. A un point tel qu'un nouveau hashtag est apparu sur le réseau Twitter : #VidalDemission Thomas Piketty, économiste, enseignant et chroniqueur au journal Le monde, réclame lui aussi le départ de la ministre.
Avec Frédérique Vidal, le gouvernement Macron-Castex réalise le rêve de Darmanin: coutourner Le Pen par sa droite...
— Thomas Piketty (@PikettyLeMonde) February 16, 2021
Cette ministre indigne doit partir https://t.co/kjE8KADIro
Ou encore Marion Dalibert, enseignante chercheuse à l'université de Lille propose à la ministre dans un thread en huit tweets, la lecture d'ouvrages sur les universités, mais aussi le racisme et l'analyse des discours politiques. L'universitaires rappelle elle aussi le hashtag appelant à la démission de la ministre, dans ses tweets.
Frédérique Vidal as a titre d'ouvrage de sciences sociales: a thread #VidalDémission
— Marion Dalibert (@dalibertM) February 17, 2021
1) La grande confusion. Comment l'extrême droite gagne la bataille des idées pic.twitter.com/nk5ysp9liM
D'autres universitaires, philosophes, écrivains, scientifiques ... ont continué de réagir tout ce début de semaine. A l'heure de l'écriture de ces quelques lignes, quelque onze-mille tweets ont été partagés sous le hashtag #VidalDemission.
Le CNRS, ( @CNRS ) pointait par la ministre a lui aussi réagit via un communiqué relayé sur twitter, mercredi en fin d'après-midi dénonçant "celles et ceux qui en profitent pour remettre en cause la liberté académique."
#Communiqué 🗞️ | "L’#islamogauchisme", terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques. Le @CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique...
— Centre national de la recherche scientifique 🌍 (@CNRS) February 17, 2021
➡️ https://t.co/SzRHk3BWS8 pic.twitter.com/XrHaUBgsen
La ministre quant à elle, ne s'est plus exprimée sur son souhait de lancer une enquête sur l'islamo-gauchisme par le CNRS. Pas plus sur le réseau social twitter que par la voie d'un communiqué officiel.